Le chauffeur m'ouvre la portière de la voiture.
Je descend avec la même fausse assurance qu'une actrice Française confrontée pour la première fois au tapis rouge et à la montée des marches.
25 octobre.
L'air est froid mais je suis brulant.
Le chauffeur me conduit jusqu'à la porte, j'inspire un grand coup mais l'air a une odeur que je ne connais pas.
Un portier m'ouvre, je le vois, il admire les bijoux que je porte.
Ma chaine en or et surtout mes bracelets, étrangement il n'a pas l'air jaloux.
Moi j'observe son costume, il ressemble un peu a celui du chauffeur qui m'a emmené mais quelque détails changent.
Il m'ouvre une seconde porte et m'emmenne dans la salle d'attente.
Je patiente. Il y a beaucoup de bruit.
Ca doit être la fête car beaucoup de cris résonnent.
La déco de la salle d'attente est étrange.
La porte est vitrée.
Il n'y a ni chaise, ni table, ni le dernier Marie Claire.
Le parfum est étrange lui aussi.
De la pisse, de la crasse, de la sueur et de la peur.
J'ai tout juste assez de place pour pouvoir m'assoir dans un coin.
Celui qui a crée cette salle a dût omettre le fait que les hommes possèdent des jambes.
J'attend.
Je ne sais pas combien de temps car le portier a courtoisemment déposé mes affaires au vestiaire.
On vient me chercher, c'est une femme.
Elle pose sa main délicate sur mon bras et m'emmene à un bureau.

Je fait de la peinture avec mes doigts et je gribouille sur des papiers.

Je ne suis plus a la maternelle, j'ai dix huit ans.
L'homme derrière le bureau ne manque pas de me le rappeler.
Il me dit de sa voix suave et délicate qu'a mon age, je vais bien m'amuser ici.
Je le crois.
On rigole ensemble.
On prend même des photos.
il me tend une carte, ce n'est pas la sienne mais la mienne maintenant.
Je devrai toujours la garder sur moi.
Il a vraiment dût m'apprécier car il m'a même donné un surnom:

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Maison d'arrêt de l'Elsau
6 rue Engelmann 67200 Strasbourg